Transmission psychique et dynamiques transculturelles : entre héritage et silence
- Syphax HADJAL
- 24 juil.
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La transmission familiale engage des contenus psychiques visibles et invisibles. Freud parle d’identification, mais c’est Abraham et Torok qui introduisent la notion de fantôme : un trauma non symbolisé, transmis hors parole.

Ces héritages inconscients deviennent des charges psychiques que le sujet porte sans en connaître l’origine. Dans une perspective transculturelle, la transmission ne s’inscrit pas de manière universelle. Comme l’a montré Tobie Nathan, les systèmes symboliques varient selon les cultures, encadrant différemment les manières de dire, de taire, de ritualiser ou d’oublier.
Là où l’Occident tend à privilégier la verbalisation, d’autres cultures placent la transmission dans le corps, le rituel, les ancêtres ou les rêves. Le silence n’est donc pas toujours signe de refoulement pathologique : il peut protéger, structurer, maintenir un ordre symbolique. Toutefois, lorsque les repères culturels sont bousculés (exil, métissage, acculturation), les transmissions silencieuses peuvent devenir sources de malentendus intergénérationnels, voire de souffrances psychiques.
Penser la transmission dans une approche transculturelle, c’est donc articuler inconscient individuel, mémoire collective et inscription culturelle, pour mieux comprendre ce qui circule — et parfois se répète — à travers les générations.
Syphax Hadjal- Psychologue clinicien, 14 allée Léon Gambetta, 13001 Marseille.
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